Lorsque vous rédigez pour le Web, la rapidité de publication est souvent essentielle. À tel point que bon nombre de rédacteurs abandonnent la phase de relecture pour travailler selon une stratégie de « publier maintenant et réparer les erreurs ensuite ». Bien sûr, ce n’est pas une approche idéale, en particulier si le site pour lequel vous devez publier génère beaucoup de trafic.
Aujourd’hui, les grandes marques et les entreprises accordent plus d’attention aux détails que jamais. Elles ne peuvent désormais plus se permettre d’afficher de temps à autre une mauvaise orthographe ou des erreurs de grammaire (lire l’article : 10 fautes de français que vous ne ferez plus dans vos rédactionnels). Cela ruinerait l’impact d’un contenu précieux. Tout doit être impeccable.
Les rédacteurs web peuvent améliorer l’exactitude et l’efficacité de leur contenu en comprenant pourquoi certaines erreurs s’y glissent et pourquoi ils ne les repèrent pas.
Sommaire
Le problème de la familiarité avec le contenu
La familiarité avec le contenu est l’une des principales raisons pour lesquelles les rédacteurs ont tendance à manquer des erreurs en relecture. Cette familiarité signifie que lorsque vous relisez du contenu, vous voyez souvent ce que vous vous attendez à voir (et ce que vous vous rappelez avoir écrit), plutôt que ce qui est réellement présent sur la page.
Nous sommes de mauvais relecteurs par défaut. La biologie est à blâmer. Comme le souligne le cybernéticien belge Francis Paul Heylighen, « chaque fois que le cerveau reçoit des stimuli semblables aux stimuli qu’il a expérimentés auparavant, il utilisera son expérience stockée pour combler ou anticiper les autres stimuli susceptibles de suivre ».
En d’autres termes, si vous employez le mot « complètement« , il y a des chances que vous lisiez effectivement « complètement« , alors que vous l’aviez orthographié « conplètement« . Votre cerveau s’attendant à l’orthographe correcte, l’erreur devient facile à manquer.
Pour améliorer la précision de la relecture, il faut rendre le contenu moins familier en le reformatant de manière à ce qu’il soit lu différemment. Par exemple :
- lisez ce que vous avez écrit dans un volet de prévisualisation, pas avec le système de rédaction du back office du CMS ;
- coupez et coller le texte dans un logiciel tiers, de sorte qu’il circule d’une manière différente ;
- augmentez ou réduisez la taille de la police afin que les lignes se brisent à d’autres endroits.
En appliquant ces conseils simples, vous allez vous forcer à lire les mots différemment et réduirez ainsi votre familiarité avec eux. Vous repérerez également plus facilement les erreurs de cette façon.
Ne faites pas confiance à votre vérificateur d’orthographe
La plupart des programmes utilisés pour rédiger les contenus dont dotés d’une fonctionnalité de vérification orthographique intégrée, utile pour repérer les mots mal orthographiés et les fautes de grammaire.
Qu’il s’agisse du CMS avec lequel vous travaillez, MS Word, Google Drive ou encore Open Office, ne leur faites pas complètement confiance. Les vérificateurs intégrés ne détectent généralement pas les mots mal employés.
Par exemple, une erreur que je fais fréquemment et pour laquelle j’accorde énormément d’attention lors de la relecture est l’inversion des caractères dans les mots « les » et « pas » qui donnent respectivement « els » et « aps ».
Ce ne sont pas des fautes d’étourderie ou d’orthographe. Simplement, la vitesse à laquelle je tape sur mon clavier fait que j’inverse régulièrement les lettres. Pire encore, MS Word ne les détecte pas systématiquement. D’ailleurs, au moment où j’écris ce paragraphe, les mots « els » et « aps » ne sont pas signalés comme faux.
Pourquoi ? Parce que les deux termes existent. MS Word ne les identifient donc pas comme mal orthographiés. En outre, il est incapable de voir que ces mots qu’il croit justes sont mal employés. Une preuve qu’il ne faut pas faire entièrement confiance aux vérificateurs orthographiques. Et les exemples comme celui-ci sont nombreux, notamment concernant les listes à puces, les erreurs de ponctuation et l’accentuation des majuscules.
Lisez votre contenu à haute voix
Il existe plusieurs méthodes pour mieux relire : lire le contenu à l’envers, l’imprimer, utiliser une règle sous chaque ligne pour réduire la distraction, effectuer plusieurs relectures afin de rechercher différents types d’erreur, insister sur chaque mot au fur et à mesure de la lecture…
Ce sont toutes de bonnes approches et vous devriez essayer chacune d’elles pour trouver celle qui fonctionne le mieux pour vous. Toutefois, il n’y a pas de substitut à la lecture de votre travail à haute voix.
Cette approche vous aide à avoir une idée du rythme des mots et des phrases. Elle permet d’identifier les phrases trop longues, les ponctuations et les mots manquants, les répétitions de termes, etc.
Vous êtes également obligé de lire le texte plus lentement parce que vous devez lire chaque mot. Un adulte moyen peut lire environ 250 à 300 mots par minute. Il faut que votre relecture à voix haute se situe à 150 mots par minute pour être efficace.
C’est facile : plus vous lisez lentement, plus vous avez de chances de repérer les erreurs persistantes.
Une relecture est une relecture, pas autre chose
Enfin, assurez-vous de séparer les processus d’édition et de relecture. La relecture est une vérification d’erreurs finale, pas une occasion de réécrire le contenu. Si vous êtes embourbé dans l’édition du texte alors que vous devriez le vérifier, vous courez le risque d’ajouter des erreurs supplémentaires pendant que vous travaillez.
Un vrai guide pour la rédaction web! Cet article fournit des informations indispensables à ceux dont la rédaction n’est pas le métier et qui souhaitent publier des articles sur internet, j’avoue!